Il était une fois Honfleur, Terre d’Estuaire …
« Mon installation à Honfleur a toujours été le plus cher de mes rêves. »
Charles Baudelaire
Un peu d’histoire honfleuraise …

© Loïc Pilon
Les origines
Honfleur (anciennement Honna Flow puis Honnefleu, origine scandinave du nom) est une ville que les documents mentionnent dès le XIème siècle où elle figure alors parmi les importantes bourgades du duché de Normandie.
Comme nous l’indique l’étymologie de son nom, le développement de Honfleur et du port coïncide avec les invasions scandinaves et l’installation des Normands (les vikings) à partir du IXème siècle dans la Baie de Seine.
Sa situation géographique privilégiée, de port d’estuaire et de port de mer lui confère, en effet, de nombreux avantages et détermine sa double vocation pour les siècles à venir : la défense du fleuve royal et le départ des grandes aventures sur la mer océane.
Le temps des guerres
La grande période militaire de Honfleur s’ouvre, au XIVème siècle, avec la guerre de Cent Ans, durant laquelle elle joue un rôle prédominant.
En raison de la position stratégique de la ville et de ses faibles moyens de défense, le Roi Charles V décide d’en faire un bastion défensif contre les envahisseurs anglais : il fait effectuer de grands travaux de fortification. La forteresse joue alors un rôle défensif de la Normandie, à l’entrée de la Seine face à celle de Harfleur. Durant cette période, le port sert de base de départ à plusieurs expéditions militaires en Angleterre.
Les guerres de religion des siècles suivants marqueront la ville mais n’empêcheront pas le développement de Honfleur en tant que port de commerce et port de départ de grandes expéditions.

© Loïc Pilon
Le temps des grandes épopées maritimes
A l’issue de la Guerre de Cent Ans, la ville relevée de ses ruines, la glorieuse histoire maritime de Honfleur peut débuter. Aux XVIème et XVIIème siècles, Honfleur participe, en effet, activement aux voyages de découverte entrepris dont la célèbre expédition de Samuel de Champlain, en 1608, qui aboutit à la fondation de Québec… »
C’est au XVIIème siècle que l’on démantèle les fortifications. Sur ordre de Colbert est construit un bassin à flot (actuel Vieux Bassin) et s’élèvent les Greniers à Sel.
Aux XVIIème et XVIIIème siècles, le port intensifie son activité commerciale vers le Canada, les Antilles, les côtes africaines et les Açores. C’est un centre très actif de pilotes, d’armateurs, de négociants et même de corsaires. Parmi eux, Pierre Berthelot, « pilote major et cosmographe du Roi du Portugal », devenu moine sous le nom de « Denis de la Nativité » et Jean-François Doublet, « officier de la Royale », corsaire et compagnon du dunkerquois Jean Bart.

© Sarah Sergent
Le temps des peintres
Les peintres, particulièrement sensibles à la lumière de l’estuaire, se promènent à Honfleur dès la fin du XVIIIème siècle. Mais c’est au début du XIXème qu’ils s’y rendent plus nombreux, sur les pas des artistes anglais aquarellistes et paysagistes de talent. Dès 1810-1820, ils découvrent à Honfleur un panorama romantique constitué par les deux collines enserrant la ville médiévale. C’est le début de la peinture en extérieur et donc de la lumière naturelle.
Honfleur devient alors un centre artistique exceptionnel : Eugène Boudin, dont l’influence a été déterminante sur le mouvement impressionniste, réunit autour de lui de nombreux amis artistes, dont Jongkind, Monet et le poète Charles Baudelaire.
Aujourd’hui encore nombreux sont les artistes peintres qui dressent leurs chevalets en bordure du Vieux Bassin, cherchant à exprimer une nouvelle vision de la Lieutenance et des maisons du quai Sainte Catherine. Un grand nombre de galeries d’art et d’ateliers d’artistes témoignent également de cet attachement naturel de Honfleur pour l’art pictural.
Vieille de plus de 1000 ans mais incroyablement préservée notamment en ayant échappé aux dégâts de la Seconde Guerre Mondiale, Honfleur exerce toujours la même fascination sur les plus de 3 millions de visiteurs qui la découvre chaque année.
Beuzeville
Sur les pas de Guillaume Le Conquérant…
Au Xème siècle s’édifiait le château de Conteville, dont la position stratégique à l’entrée de la vallée de la Risle était jalousement gardée par les Ducs Normands. Guillaume Le Conquérant, fils naturel de Robert, y vécut là ses premières années. Des troubles, des combats sans fin avec l’interminable guerre de cent ans, mais aussi des révoltes réprimées dans le sang avec les questions religieuses posées par la réforme et la contre-réforme se succédèrent jusqu’au XVIIIème siècle, avec cependant des périodes de calme au milieu de toutes ces convulsions de l’histoire. Le XVIIème siècle laissera ces gentilhommières que l’on peut voir à St Léger et à St Maclou dans le style Louis XIII. Mais la révolution éclata…

© Pascal Argences
Hier et aujourd’hui
Beuzeville est le chef-lieu d’un canton situé à l’extrême pointe de la région septentrionale du Lieuvin…
… côtoyant le riche pays d’Auge et les fertiles marais qui enserrent l’estuaire de la Seine vers laquelle courent dans de verdoyantes vallées, ces petits cours d’eau que sont la Morelle, la Vilaine et la Corbie qui se jettent dans la Risle.
Beuzeville, détruit par un incendie en 1764 n’a que très peu de maisons anciennes, mais ce bourg coquet est accueillant grâce à ses deux places commerçantes.
Au centre, s’élève son sanctuaire où l’on retrouve en son portail et en son chevet les vestiges d’une première église du XIIIème siècle, entourée jadis d’un cimetière qui fut déplacé en 1831. A l’intérieur de l’édifice, dédié à Saint Hélier, scintillent 19 verrières du Maitre verrier Francois Décorchemont qui composent un patrimoine artistique inestimable.
Autrefois, notre commune était appelée Beuzeville les Franches Terres et ce terroir fertile offrait d’abondantes ressources. Pendant des siècles de petits édifices pour le commerce garnirent le bourg de Beuzeville qui a toujours été, depuis les temps immémoriaux, un marché très important. Il se tient encore aujourd’hui chaque mardi.